Nicolas est né le 16 décembre 1995 et nous a quittés le 16 décembre 2021. Il nous a fait ce dernier cadeau extraordinaire de fêter son anniversaire avec nous, puis, en fin de soirée, est parti sur la pointe des pieds.
Beaucoup de personnes le connaissaient ici, dans cette église…c’était un peu sa famille élargie, et Marie Auxiliatrice, sa maison spirituelle. Toutes les personnes qui l’ont approché, ont été touchées par ce petit garçon qui pourtant ne pouvait pas parler.
Son pouvoir était bien au-delà des mots. Il émanait une force tranquille, qui ne laissait personne indifférent. À SON CONTACT, ON DEVENAIT MEILLEUR.
Nicolas n’est pas venu dans ce monde par hasard. Emprisonné dans un corps qui ne lui laissait aucune chance, il a créé…simplement par son existence… un centre de réhabilitation qui a amélioré le sort de centaines de petits garçons et de petites filles comme lui. En fait, il a intégré un corps encore plus abîmé que le leur pour mener à bien sa mission.
J’ai eu l’immense privilège qu’il me choisisse comme l’outil qui allait lui permettre d’atteindre son objectif. ET IL L’A ATTENT! Plus de 800 enfants handicapés entre Montréal, en Amérique du Nord et Buenos Aires, en Amérique du Sud ont vu leur vie améliorée grâce à
lui. Et le plus étonnant, c’est que ces enfants s’amélioraient considérablement…et lui non. Il était là pour eux…pas pour lui.
Au-delà de cet exploit, Nicolas était un véritable leader spirituel pour nous, sa famille. Il a fait de nous des personnes meilleures. Il nous a appris l’amour inconditionnel… le courage… la résilience, et la grâce de se dépasser soi-même chaque jour.
Comment pouvions-nous nous plaindre de nos petits tracas quotidiens, quand lui ne se plaignait jamais, malgré des toux continuelles qui l’épuisaient, une vie recluse à la maison sans petits amis, sans jeux.
Il n’a jamais couru sur une plage, il n’a jamais joué dans la neige, il n’a jamais joué au ballon…et pourtant, IL AIMAIT LA VIE. Il nous l’a démontré pendant 26 ans. Jusqu’à ce que son pauvre petit corps n’en puisse plus.
NICOLAS ÉTAIT UN GUERRIER.
Totalement dépendant, souvent souffrant, mais plus fort que nous tous.
Pendant que les enfants normaux cumulaient les félicitations et les récompenses pour leurs bonnes notes à l’école ou autres exploits, lui était regardé avec méfiance ou gêne par les étrangers, lui qui, au contraire, avait encore plus besoin d’amour que les autres. Je sais qu’à travers moi il désire vous livrer un message ce matin : si vous croisez dans la rue un enfant handicapé dans un fauteuil roulant poussé par ses parents, ne faites pas semblant de ne pas le voir, ou ne le regardez pas d’un air triste. ALLEZ VERS LUI, SOURIEZ-LUI, DITES-LUI QUELQUE CHOSE DE GENTIL.. même s’il ne peut pas vous répondre, même s’il ou elle a l’air bizarre…vous allez remplir son cœur et le cœur de ses parents de soleil pour la journée …n’en doutez pas un instant. Car derrière ce corps ingrat, il y a une âme et un coeur d’enfant qui ne demande qu’à être aimé…
Pour toutes les choses que Nicolas a réalisées dans sa courte vie, en silence, et sans jamais qu’on lui dise l’admiration qu’il méritait, je vous demande aujourd’hui, DE LUI RENDRE UN
PREMIER ET UN DERNIER HOMMAGE, de vous lever et de l’applaudir très chaleureusement pour tout ce qu’il a enduré et tout ce qu’il a réalisé! S’il vous plaît, levez-vous.
Je dois aussi remercier toutes les bénévoles qui sont venues à notre aide au début de sa vie…croyez-moi ou non, à un moment, il y en avait pas moins de 40…toutes venant de cette église, en fait. Sachez que vous avez fait une immense différence dans sa vie, et dans la nôtre.
Merci aussi aux gardiennes qui les ont remplacées…Michèle, Aida, Justina, Jackie, Iliana….et que dire de Stella pour qui il est devenu un véritable petit fils??? Vous lui avez donné tant de soins et de tendresse…VOUS NOUS AVEZ AIDÉS À TRAVERSER LES ANNÉES. Merci du fond du cœur.
Nicolas, tu es parti dans la lumière. Tu t’es libéré de ce corps de misère. Vole, mon amour…Ici-bas, nous t’aimons et nous t’aimerons toujours.
Ta maman Annie