Je me présente, Serge Gay, né le 28 juillet 1961 d’une double hémiparésie néo-natale qui fait partie de la famille de la Paralysie Cérébrale. Ce n’est pas dû à la poliomyélite, mais bien un manque d’oxygène à la sortie du bassin de ma mère. Cordon ombilical autour du cou, appelé aussi un enfant bleu à la naissance.
On ne choisit pas notre état de santé, ni nos parents et ni le lieu de notre naissance. Il faut faire avec.
J’ai d’excellent parent et je vie au Québec. Pour rendre ma jeunesse plus facile, en bas âge, j’ai eu plusieurs chirurgies à la jambe et au bras droit. Je demeurais au Mont St-Hilaire ainsi que Beloeil et ma mère me voyageait en autobus municipal à l’hôpital Montréal pour Enfants 3 fois par semaine en physiothérapie et ergothérapie pour gagner de l’autonomie. Mes parents m’ont toujours élevé parmi des personnes autonomes.
Ma scolarité fût la suivante. Tout mon primaire dans des classes normales. Puis nous avons déménagé à Farnham, sur le bord de la rivière Yamaska.
Mon secondaire, chez les Frères Maristes à Iberville à titre de pensionnaire. Toute une expérience de vie, j’ai adoré. J’ai obtenu un diplôme d’études collégiales en sciences pures et appliquées à St-Jean-sur-Richelieu. Je demeurais dans la résidence du Cégep. Mes activités physiques étaient la natation, aquaforme, relaxation. Puis enfin, des cours au BAC universitaire en comptabilité à Sherbrooke et UQAM.
Ma première expérience avec des personnes handicapées adolescents était lors de mes étés comme étudiant rémunéré au Cégep, à titre de technologue en loisirs dans les locaux de l’établissement. C’était très formateur, car il fallait jongler avec les différents genre d’handicap. On se creusait la tête à savoir comment les faire bouger ou entreprendre des activités manuelles. Durant mes étés universitaires et par la suite, j’ai travaillé à divers postes en comptabilité dans plusieurs sphères gouvernementales, privé et municipale. C’était très ardu, car je suis semi autonome concernant ma dextérité manuelle. Il n’existait pas de subvention gouvernementale pour adapter un poste de travail. C’était au frais de l’employeur.
Au même moment, ce fût le balbutiement de l’informatique et de la nouvelle technologie. Pour les personnes atteintes d’un handicap, c’est de l’or en barre qui nous tombait dessus pour obtenir plus de faciliter à tout égard. En 2021, c’est des outils essentiels pour notre épanouissement.
De 1998 à 2016, je me suis tourné vers les organismes communautaires à cause de mon handicap à titre de membre participants et aidants à ma façon. Chevaliers de Colomb de Farnham, Association des Personnes Handicapées de Farnham, Association des Personnes Handicapées de Cowansville et Association de la Paralysie Cérébrale du Québec-secteur Granby. Ce fût une autre expérience avec beaucoup de plaisirs et de nouvelles connaissances enrichissantes. Durant ce temps, j’ai discuté de plusieurs problèmes concernant notre société québécoise et internationale entre amis.
Comme mon père est français, mes parents et moi avons visités la famille en France à l’été 1965 incluant un petit détour au Lac Léman à Genève en Suisse. Lors de mon adolescence, un voyage dans les Maritimes canadien, la Gaspésie ainsi que l’Ouest canadien. De beaux paysages à faire rêver.
Depuis 1979, j’ai un permis de conduire valide jusqu’à 2025. Ma mère était très protectrice envers moi. Elle ne voulait pas que je conduise le tracteur de jardin, ni une automobile. C’est grâce à mon père, il était plus téméraire. Ça philosophie était, si on n’essaie pas, on n’obtient rien ou très peu. Mon père m’a donné une chance pour une autonomie accrue.
Je conduisais seulement les voitures de mes parents. Je transportais mes amis semi-autonomes atteint de paralysie cérébrale entre Farnham et Cowansville ou Granby et St-Jean. Je retiens d’excellent souvenir durant les nombreux trajets.
Depuis 2016, je ne conduis plus à cause de mon état de santé aggravante. Un grand deuil de ne plus pouvoir conduire librement un véhicule.
Depuis le début de 2017, je vie avec mes parents dans une résidence pour personnes âgées (RPA) à St-Jean-sur-Richelieu. Depuis 2020, je vie avec mon père car ma mère est décédée durant la même année.
Il existe plusieurs services dans notre RPA à mon égard.
Pharmacie, dépanneur, cinéma, chapelle, salle à manger à l’européenne, photocopieuse, loisirs multiples, exercice avec un kinésiologue, boîte aux lettres et casier postale, bibliothèque, salle de billard, infirmerie 24/7, aide au bain par le CLSC, jolie cour intérieure avec balançoires, jeu de pétanque extérieur.
Comme je suis très sociable, je me suis vite intégré à ma nouvelle situation parmi les 300 résidents surtout des femmes autonomes et semi-autonomes entre 70 et 100 ans. J’ai 60 ans et je suis en fauteuil roulant manuel depuis 2017. J’utilise le transport adapté de l’agglomération St-Jean-sur-Richelieu. Mes aidants naturels sont mon père et deux amis de mon RPA.
Lorsque l’on vieillit, nos capacités physiques diminuent. Donc, il faut accepter l’aide d’autrui ou le demander même si ça fait mal à notre égo.
50 % des résidents me connaissent et je connais 40 % des personnes par leurs prénoms. J’apprends énormément des résidents car ils ont chacun un grand vécu à partager et drôle.
Au niveaux activité, je suis co-responsable de l’Atelier de Tricot, administration seulement et du financement de l’atelier. Présentement je suis très bien où je suis et gâté par mon père et les résidents.
Lorsque mon père sera décédé, je suis sur une liste d’attente pour les HLM Sieur de Normandie à Iberville ainsi que la nouvelle Maison des Ainés situé sur le Boul. St-Luc à St-Jean-sur-Richelieu. Dès lors, ça sera une nouvelle adaptation à ma situation physique et morale.
Honorablement vôtre
Serge Gay